honey, im home!nope.

Le déclic de la clé qui tourne dans la serrure se fait entendre et la porte ouvre. Un fond de musique provient du salon, probablement une publicité à la télé. Il n’y a plus que ça maintenant, de toute façon. En temps normal, j’aurais laissé tomber mon sac sur le plancher de l’entrée, mais pas aujourd’hui.  Je n’aime pas me laisser trainer quand il y a des visiteurs. Bien sûr, c’est seulement la babysitter, mais ça reste que je n’aime pas exposer ma routine. Enfin bref, je jette mes chaussures dans le garde-robe et marche discrètement vers le salon. Discrètement, c’est relatif, puisqu’au deuxième pas on entend le craquement du plancher sous mon poids. Pour l’effet de surprise on repassera.  Je suis le son de la télévision et avant de m’approcher, je passe en revue le salon. Rien n’a bougé, explosé, brûlé pendant mon absence. Relax, Caleb. C’est pas une terroriste, non plus. Elle ne fait que garder ta fille pendant que tu gagnes ta vie. Je croise le regard de la babysitter. Comment elle s’appelle déjà? Jazmine. Oui c’est ça ! Comme la princesse dans Aladdin.  Je souris poliment, avant de bredouiller un peu maladroitement. « Bonsoir..Je viens te libérer de tes fonctions. Tout s’est bien passé? » Je constate que Mia n’est pas là. Elle doit dormir. Si ça se trouve, je vais même pouvoir faire pareil plus de vingt minutes cette nuit.

Je dépose mon sac sur un des canapés inoccupés et sors mon porte-feuilles. « Combien est-ce que je te dois, au fait? » Je pose la question parce que je ne sais jamais combien donner, mais aussi pour tenter de débuter une discussion. C'est vrai, quoi. Elle n'a pas douze ans, on peut au moins discuter, non? Je passe une main dans mes cheveux. Il fait chaud. Je pense qu'elle a dû fermer le climatiseur pour ne pas réveiller la petite alors je m'avance vers la fenêtre la plus proche pour l'ouvrir un peu. Je retourne en direction de la jeune femme et m'assois sur un fauteuil. « On m'a téléphoné? » Je réalise que je la bombarde de questions depuis tout à l’heure et je me tais. Je jette un coup d’œil à la télévision. Encore une publicité, quand je disais qu’il n’y avait que ça maintenant.

made by LUMOS MAXIMA

crazy little thing called love

Pour me changer les idées, j'ai eue l'appel de Caleb qui m'avait demander de garder sa fille chérie. Bien sûr, Leo était de retour dans les rues de New York après avoir passer deux ans enfermé dans une cellule de la prison du conté. Comme Mia dormait paisiblement, j'ai décidée de me rendre jusqu'au salon afin de m'asseoir devant la télévision pour au moins trouver un feuilleton qui pourrait m'aider à dormir jusqu'à ce que Caleb ne puisse arriver à la maison. Déposant lourdement ma tête contre le dossier du canapé, je sentis mes paupières se fermés lentement jusqu'à en dormir. Il y avait plusieurs journées que je n'avais pas fermer l'oeil et je dois avouer que je donnerais tout pour que cela puisse revenir comme avant, mais j'ose croire que cela puisse m'arriver. Le temps passait rapidement ou lentement, j'en avais aucune idée puisque j'ignorais combien de temps j'avais dormit. Sursautant en voyant Leo appuyer sur la gâchette pour toucher Gabriel, j'ouvris les yeux en tentant de m'agripper contre le tissu. Le coeur battant à cent miles à l'heure, j'observais le salon en détail pour croiser le regard de Caleb. Il devait sûrement m'avoir vu sursauter. « Bonsoir.. Je viens te libérer de tes fonctions. Tout s’est bien passé? » Étant légèrement endormie, je glissais une main sur ma nuque pour me redresser. J'avais l'impression qu'une semi-remorque avait rouler sur mon corps. Me posant sur les jambes, j'avais de la difficulté à rester en place. « Oui, tout s'est bien passé. Elle était un vrai petit ange. » Lui faisant un petit sourire, je reprenais petit à petit conscience de la situation. Le voyant sortir son porte-feuille, je me mordis la lèvre. « Combien est-ce que je te dois, au fait? » Détournant la tête, je reposais mon attention vers lui après quelques secondes d'inattention. « Rien, ça m'a fait plaisir de la garder. J'avais seulement besoin de me changer les idées. » Je savais qu'il n'avait pas le plus gros salaire non plus alors je lui devais bien ça. Lui faisant un léger sourire, Caleb venait à prendre position sur le fauteuil pour que je le suive du regard. La nuit était tombée et je n'allais pas tarder à sortir dehors même si je détestais me balader seule dans les rues de New York et surtout avec Leo. « On m'a téléphoné? » Mon cerveau ne fonctionnait pas trop bien en ce moment puisque j'étais dans la lune, je n'osais même pas lui répondre. J'avais l'air complètement perdue.

made by LUMOS MAXIMA

honey, im home!nope.

Jazmine mentionne que la petite a été tranquille. Je souris légèrement, sachant que ce soir sera probablement un calvaire. Quand elle dort le jour, elle ne dort pas la nuit. Je passe instinctivement une main dans mes cheveux qui seraient bien dû pour une coupe et je la repose sur ma cuisse. La demoiselle me mentionne qu’elle ne veut pas d’argent, mais je me sens quand même obligé de la payer. On ne ruine pas un vendredi soir pour une petite fille de quatre mois appartenant à un parfait inconnu. « Tant mieux alors, si elle a été sage. J’ai toujours peur qu’elle pique des crises interminables avec les autres. On dirait qu’elle me les réserve, finalement. » Je jette un coup d’œil au mur, le cadre de Mel et moi à notre mariage toujours installé. Je n’ai toujours pas le cœur de le retirer même si je suis parfaitement conscient que toutes les fois où je le regarde, j’ai l’impression de recevoir un coup de masse sur la tête.  Je reporte mon attention vers Jazmine.
« J’ai vu que tu étais venue à pied, est-ce que tu veux que je t’appelle un taxi? Il commence à être tard… » Je coupe ma phrase et réalise qu’elle est probablement assez grande pour se débrouiller seule. Je tente de me rattraper. « Enfin, c’est juste une question. Si tu veux marcher, c’est pour toi. » On repassera pour le rattrapage, finalement.

Le téléphone sonne et alors que je me lève pour aller répondre, des pleurs se mettent à résonner dans le moniteur pour bébé. Je souffle un petit « Merde. » et attrape le téléphone. Personne au bout du fil, juste un stupide bruit incessant indiquant que c’est un fax. Je regarde un instant Jazmine, un peu embarrassé de ma réaction. Je ne sais même pas si elle m’a entendu, j’espère que non. « Je reviens, je vais juste aller voir si elle va bien. »  Je m’éclipse et me dépêche à rejoindre l’escalier vers le deuxième étage. La petite pleurniche et s’arrête directement lorsque j’allume la lumière. Elle a quatre mois mais elle est beaucoup plus petite. Elle gigote un peu et visiblement, elle ne semble pas vouloir se rendormir de sitôt. Ne voulant pas laisser la jeune femme en bas toute seule, je prends Mia qui ne doit pas peser plus qu’un tas de plumes, et je l’emmène avec moi en bas.
Arrivé au salon avec la petite, je m’assois dans le fauteuil où j’étais installé et regarde Jazmine. « Je pense qu’elle a terminé de dormir pour ce soir. » Mes yeux se posent sur ma fille qui fixe tout autour d’elle.

made by LUMOS MAXIMA

crazy little thing called love

À comparer de certains enfants, Mia avait été une mignonne petite fille sage ce soir et j'avais besoin de me changer les idées avec ces évènements qui se sont produits avec mon ex-mari ou même mon accident que j'ai dût subir avec William. Tandis que je lui sortais que je n'avais pas le besoin d'être payée pour les services que je venais de lui offrir en gardant sa petite, Caleb me sortit tout de même un billet vert de sa poche pour que je puisse le regarder pendant un long moment. Ça me rendait tout de même mal à l'aise de devoir lui demander d'être payée puisqu'il devait subvenir seul à l'éducation de la petite et comme je n'avais pas d'enfant, je ne connaissais pas ce mode de vie. « Tant mieux alors, si elle a été sage. J’ai toujours peur qu’elle pique des crises interminables avec les autres. On dirait qu’elle me les réserve, finalement. » À ses paroles, je ne pût m'empêcher de faire tout de même un sourire, suivit d'un rire. « Je m'en excuse. » New York était une ville assez spéciale et disons-le, j'avais cette phobie de me faire attaquée si je sortais de chez moi ou de chez un inconnu. Une jeune femme qui marche seule dans les rues sobres de New York n'est certainement pas la meilleure des choses. « J’ai vu que tu étais venue à pied, est-ce que tu veux que je t’appelle un taxi? Il commence à être tard… » Jetant un coup d'oeil vers la fenêtre, je réfléchissais donc au moyen que j'allais entreprendre pour revenir chez moi. Eli ne devais pas être rentré aujourd'hui puisque Leo est sortit de prison et que les deux frères avaient sans doute trop de choses à se raconter. Bien sûr, j'aimais mieux ne pas me presser de peur de revoir mon ex-mari. « Enfin, c’est juste une question. Si tu veux marcher, c’est pour toi. » Étant dans mes idées noires, je repris conscience que Caleb venait de me poser une question. « Je.. Non ça va aller, j'appellerai un taxi. » Lui faisant un sourire, le téléphone se mit à sonner. L'entendant, je gardais ce même sourire pour le suivre du regard quand il attrapait le moniteur. « Je reviens, je vais juste aller voir si elle va bien. » Mia venait à pleurer et l'homme se jetait vers la chambre. M'asseyant sur le canapé, je vint à prendre mon portable dans mes mains afin d'appeler un taxi à l'adresse indiquée. Une fois le temps d'attente dit, je raccrochais pour croiser mes jambes et attendre que Caleb ne revienne. Le voyant revenir s'asseoir sur le fauteuil avec sa fille dans les bras, je souris. « Je pense qu’elle a terminé de dormir pour ce soir. » Hochant la tête, je glissais mon dos plus en douceur contre le canapé. « Elle semble ne pas vouloir se rendormir oui. »

made by LUMOS MAXIMA

honey, im home!nope.

Avant que je ne monte au deuxième étage, Jazmine me répond et me dit qu'elle va appeler un taxi. Je hoche la tête et monte chercher ma fille qui se repose maintenant dans mes bras. Où du moins, j'aimerais bien qu'elle se repose, puisqu'à la place, elle regarde tout autour d'elle et tente de toucher à n'importe quoi. Comme je suis chanceux, ce sont mes cheveux qui deviennent un peu trop long à mon goût qui se trouvent à proximité. J'ai l'air d'une épave depuis le décès de Melanie, et je ne nierai pas que je ne fais aucun effort pour y remédier. Je constate que la petite ne semble pas vouloir se rendormir et Jazmine approuve en appuyant son dos contre le canapé où elle est assise. Je ne sais pas si c'est seulement moi ou s'il est bien présent, mais je ressens un léger malaise. J'hésite un instant avant de sourire poliment à la jeune femme, puis décide de prendre la parole. « Si tu veux, je peux te reconduire chez toi. Ça me ferait plaisir et en plus, peut-être que ça l'endormira? » Je me sens un peu stupide en lui posant cette question. J'ai l'impression d'être un vieux mec de cinquante ans, ou bien un adolescent qui tente désespérément de conquérir une fille qu'il apprécie bien.
Alors que j'attends toujours une réponse, je tente de retenir une grimace lorsque Mia entortille une mèche de mes cheveux autour de ses doigts. Je tente de garder mon calme et retiens une panoplie de jurons que je devrai malheureusement garder pour plus tard. Je tente le plus délicatement possible de retirer les petits doigts de mes cheveux et jette un coup d’œil à Jazmine par la même occasion. Je trouve ça un peu étrange d'agir ainsi devant elle, en fait devant n'importe qui. Peut-être que je n'étais pas vraiment prêt à être un père, en fait. Je pense que je devrais garder ce genre de réflexions pour moi, par contre.

Je me cale dans le fauteuil, éloignant bien les mains de la petite de mes cheveux et je souris à Jazmine à nouveau, un peu embarrassé de la situation. « Je pense que je vais devoir prendre un rendez-vous chez le coiffeur, avec elle dans les parages. » Je tente de faire un peu d'humour et de détendre l'atmosphère mais je ne suis pas vraiment doué. Ma main libre repousse mes cheveux vers l'arrière et se pose sur l'appui-bras du fauteuil, faute de pouvoir l'occuper avec quoi que ce soit. La télévision joue encore en sourdine et je jette brièvement un oeil à ce qui joue. Une série quelconque, on dirait. Je reporte mon regard vers Jazmine. « Merci beaucoup de l'avoir gardée. C'est pas vraiment évident avec les horaires de travail, j'apprécie beaucoup. » On m'avait proposé d'arrêter un moment, après l'accident, mais j'ai refusé. Je ne croyais pas que la demoiselle allait accepter de garder Mia au début, et j'ai été surpris qu'elle dise oui. C'est la moindre des choses de la remercier, après tout.

made by LUMOS MAXIMA

crazy little thing called love

Depuis mon accident, j'avais perdu l'argent durement gagné depuis de nombreux mois. Bien sûr, je n'étais pas devenue à la rue mais je cherchais la monnaie dans les poches de mon jeans. Quand Caleb venait à s'éclipser vers la chambre de Mia, je me mordillais doucement la lèvre pour observer autour de moi et penser à ce que je devrais faire. Mon compte en banque était quand même bien équilibré mais je ne pouvais pas non plus dire que j'allais me ruinée pour un taxi. M'asseyant sur le canapé tandis que le jeune homme était revenu avec sa fille dans les bras, je croisais mes jambes afin de laisser planer un long silence entre nous deux. Pinçant mes lèvres ensembles comme celles-ci étaient séchées par un malaise, voilà que le blond venait à ouvrir la bouche. « Si tu veux, je peux te reconduire chez toi. Ça me ferait plaisir et en plus, peut-être que ça l'endormira? » Observant Mia qui avait les deux yeux ouverts, un petit sourire se glissait sur mes lèvres. Ça pourrait m'éviter de payer un taxi alors que je gagnais de l'argent mais en donnait beaucoup pour ma patronne, Tal. « Je veux bien. » Avec des soucis monétaires comme les miens, je ne pouvais pas refuser. Observant la petite qui entortillait une mèche de cheveux de Caleb entre ses petits doigts, je regardais la réaction de ce dernier. Un rire sortit de ma bouche. « Je pense que je vais devoir prendre un rendez-vous chez le coiffeur, avec elle dans les parages. » Hochant la tête, je glissais une main dans mes cheveux entremêlés pour tenter de bien les placés. « Mais non, cette coupe te va bien et puis je suis sure qu'elle adore. » Gardant ce sourire mesquin sur les lèvres, je ne quittais pas Caleb du regard. Posant mes doigts contre mes genoux, je poussais un léger soupir. Mon passé revenait en tête et je perdis rapidement le sourire. « Merci beaucoup de l'avoir gardée. C'est pas vraiment évident avec les horaires de travail, j'apprécie beaucoup. » Je fis un léger signe de la tête avant de me relever et jeter un coup d'oeil à l'horloge. « Tu serais prêt pour y aller maintenant ?. »

made by LUMOS MAXIMA

honey, im home!nope.

J’observe Jazmine qui regarde en direction de l’horloge et j’ai l’impression qu’elle semble bientôt prête à partir. Comme de fait, elle me demande d’y aller. Je regarde la petite dans mes bras, puis je souris. « Oui, sans problème. Je vais juste lui chercher une couverture. » La petite dans les bras, je retourne en direction de sa chambre pour l’emmitoufler dans une couverture. Oui, je n’ai pas honte, j’assume le fait que j’ai peur que ma fille attrape froid dans une voiture un soir d’été. Je retourne au salon et regarde en direction de la jeune femme qui s’y trouve. « Donc, on y va? » Je lui fais signe de me suivre vers la porte d’entrée et prends mes clés sur la petite table dans le hall avant d’ouvrir la porte. Il fait sombre dehors mais les lumières dans les rues font en sorte que l’on puisse y voir quelque chose. J’appuie sur le démarreur à distance pour déverrouiller la voiture puis avance en direction de celle-ci, Mia calée dans mon bras. J’ouvre la portière du côté passager à Jazmine et l’invite à entrer avant d’aller installer la petite dans un siège pour bébé et m’asseoir à mon tour. « Je vais seulement avoir besoin des indications pour la route, s’il te plaît. » Je la regarde simplement en attendant une réponse, puis démarre la voiture pour aller reconduire Jazmine.

made by LUMOS MAXIMA