L’Australie, pays des kangourous. Mon pays. Jamais je ne pensais pouvoir le quitter un jour et pourtant par la force du destin, me voilà avec mes bagages en main. Je m’apprête à quitter mes racines, pour la première fois de ma vie. Oui, je n’étais pas ce genre de fille qui voyageait avec une destination par an. Moi, je préférais rester auprès des miens. La famille, c’est sacré. Quand j’ai annoncé à mes parents que je souhaitais vivre hors de l’Australie, ils ne pouvaient qu’approuver ma décision. Voir partir leurs deux petites filles vivre le rêve américain, quoi de mieux ? Jamais, je n’oublierai mes origines. Ces fêtes sur la plage, ces parties de surf avec les copains. Les feux de camp qui n’en terminaient plus. Et ces magnifiques panoramas à te couper le souffle. J’avais pris pour habitude de prendre en photo tous les événements marquants de ma vie : mon départ pour New-York en était un, et quel événement. Je prenais en photo mes parents, bras dessus dessous en tentant de masquer leur tristesse. Ma sœur Jazmine partait avec moi faire ce beau voyage. Après quelques dernières embrassades, on se dirigeait vers l’aéroport, silencieuses. J’imprégnais ma mémoire de tout ce qui pouvait me rappeler mon pays. Je partais pour New-York le cœur gros, mais aussi impatient de vivre de nouvelles aventures.

Voilà maintenant quelques années que j’habite à New-York et je ne suis finalement pas mécontente de mon choix. Cette ville est tout ce qu’il y a de plus magique au monde. Ce mélange de culture, cette impression que cette ville ne dort finalement jamais. A 4h du matin, il y a toujours quelque chose à faire à New-York c’est ce qui rend cette ville attractive. Finalement, je me suis mise à mon compte en tant que photographe. Certains grands magasines commencent à faire appel à mes services pour quelques shootings photos. C’est grâce à ça que j’ai rencontré ma meilleure amie Loan. Elle est tout le contraire de moi mais au final on se complète tellement. Comme ma sœur en fait. Depuis son accident, je fais tout pour me rapprocher d’elle et m’occuper d’elle. Peut-être que je la materne un peu trop d’ailleurs. Mais son accident m’a rappelé à quel point ma famille me manquait. Mon caractère s’est endurci, je ne me laisse plus vraiment marcher sur les pieds. Je m’étais d’ailleurs jurée de retrouver le mec qui a causé l’accident de ma sœur et de lui faire payer. Ma petite sœur était tout ce qu’il me restait à New York, il était hors de question que je la retrouve une nouvelle fois à l’hôpital. A New York, c’était une surprise par jour. Un homme parvenait à faire battre mon cœur, chose que je me refusais à chaque fois parce que je préférais m’occuper des autres plutôt que de moi-même. Il était tout sauf simple. Je n’aimais pas le simple, je préférais le compliqué. Jouer au chat et à la souris… Un peu mais pas beaucoup.