Je ne vais pas m’amuser à vous raconter ma naissance, après tout qui ça intéresse ce genre de détails ? En tout cas une chose est sûre, moi je m’en tamponne... Je suis le genre de personne à aimer les choses simples mais qui déteste que tout soit simplifié. Depuis que je suis petite j’ai mon caractère bien trempé, et je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Mes parents sont des gens respectables qui ont fait leurs bouts de chemin, et qui peuvent être fiers d’eux. Ils travaillent tout deux dans le cinéma et du coup je ne les voyais que très rarement. Mon père étant un acteur reconnu dans le monde entier, et ma mère étant sa maquilleuse, je passais que très peu de temps à leurs côtés. J’ai quand même fait quelques voyages à leurs côtés, et aujourd'hui je suis bien contente d’avoir eu une enfance comme celle-ci. J’ai été très heureuse d’apprendre la venue de ma petite sœur, et du coup je me suis rapidement mise dans la peau d’une seconde maman. Ma mère était très fière de moi, et elle était surtout très rassurée de voir que je prenais soin de ma sœur. Seulement entre nous il y avait quelque chose d’étrange. Une relation si fusionnelle, que nous ne pouvions nous empêcher de nous disputer. Dès lors qu’elle comprit qu’elle pouvait s’en prendre à moi, ça en était terminé. Je l’avais éduqué à mon image, elle était ma copie conforme à peu de choses près. J’étais très dure avec elle, mais pourtant nous ne pouvions passer une journée loin l’une de l’autre. Le peu de temps que nos parents étaient là, on essayait d’être le plus calme possible. Leurs vies étaient déjà compliquées, nous n’allions pas leur rajouter du stress en plus. J’étais une adolescente fêtarde et qui n’aimait pas qu’on lui impose d’heure de coucher. J’avais cette chance que mes parents ne soient pas présents, et que la nounou qui s’occupait de nous soit conciliante avec moi. En même temps à chaque fois qu’elle me refusait quelque chose je l’incendiais comme pas possible. Je ne laissais personne se mettre en travers de ma route. Je ne le permettais pas, même adolescente. Je ne dirais pas que j’ai fait une crise, vu que j’étais comme ça depuis toute petite. Je n’étais pas une enfant capricieuse, loin de là, c’était juste que je préférais avoir le dernier mot.

L’entrée dans l’âge adulte ne fut pas bien compliquée pour moi, j’étais depuis un moment une adulte dans ma tête. Depuis que ma sœur avait fait son arrivée à mes côtés, j’étais devenue plus mature. Pourtant certaines choses de la vie d’adulte ne me plaisaient guère. Les gens te prennent trop au sérieux, et n’arrivent pas souvent à s’amuser de peu. J’étais peut être la jeune femme avec le plus de caractère de la ville, mais au final j’aimais m’amuser comme il fallait. J’aimais prendre du temps pour moi aussi, j’aimais qu’on s’occupe de moi tout simplement. Pourtant l’amour ne faisait pas parti de mes projets, c’était d’ailleurs loin d’être ma priorité. A la base je voulais juste me concentré sur ma carrière professionnelle, et éviter tout contact avec les hommes. Je n’avais pas peur d’eux, loin de là, mais je n’avais juste pas envie de m’attacher à qui que ce soit. J’aimais trop ma liberté et ma vie pour m’enfermer dans un train train bidon… Pourtant ce soir là, à cette soirée, je ne m’attendais pas à tomber sur ce mec. Je ne m’attendais pas à m’entendre aussi bien avec un homme. J’aimais passer du temps avec lui, mais pas du tout de sentiments à son égard. Nous avons juste eu la chance d’avoir les mêmes envies. Du sexe sans prise de tête, car oui au final je suis quand même une femme avec des besoins. On était pareil, on savait ce qu’on voulait, et ce qu’on ne voulait surtout pas. Personne n’était au courant de cette relation que j’avais avec Noàm et au final cela ne me dérangeai pas. Après tout ce n’est pas la chose dont on se vante devant tout le monde. Même ma sœur n’était pas dans la confidence. Je préférais garder cette relation secrète et en profiter d’autant plus. C’était tout de même plus excitant.

Depuis ma plus tendre enfance, je savais à quoi j’étais destinée. Depuis que je connaissais les couleurs, que je savais comment les assembler, je ne laissais plus personne m’habiller. Cette passion me prenait tout mon temps libre. Je m’amusais à teindre des vêtements blancs, les découper et les recoudre pour qu’ils forment autre chose. J’étais une jeune fille qui était passionnée de mode, et qui ne laisserais rien au hasard. Je savais que je travaillerais dans la mode, je savais que j’habillerais les plus grands noms, et je savais aussi que mon nom serait reconnu dans tout le pays. Une fois adulte et après avoir fini mes études, je commençais déjà à chercher un travail. J’épluchais les moindres annonces, et j’allais dans toutes les agences de mode avec mes créations. Pour éviter que l’on me prenne par rapport à mon nom, par rapport à la notoriété de mon père. Je me présentais comme Loan Jones dans tous mes entretiens. Puis la plus grande agence de New York, celle pour qui je voulais travailler, me donna un rendez vous. J’y suis allée avec mes meilleures créations, et avec toute ma motivation. Ils ne mirent pas beaucoup de temps à me répondre positivement. Ils étaient très enjoués de travailler avec moi, et moi j’étais heureuse de travailler pour eux. Une fois mon nom révélé, ils comprenaient mon besoin de cacher mon nom réel. J’avais une chance unique de travailler pour eux, et je le savais. J’écoutais tout les conseils que l’on me donnait, mais je prenais tout de mêmes mes propres décisions. Ce qui me valu de monter en grade rapidement. J’étais désormais styliste de haute couture, et j’étais enfin en possession de mes propres créations. Ma propre ligne de haute couture, et aussi de couture normale si je puis dire. J’aimais atteindre tout les publics avec mes créations. J’avais une très grosse équipe avec moi, et des créateurs formidables en quête de reconnaissance. J’aimais ce que je faisais, et j’arrivais enfin à devenir quelqu'un par moi-même. Mes parents et ma sœur étaient très fiers de moi, et cela me rendait si heureuse. J’étais une boss très dure, mais très sincère. Je ne fais jamais les choses à moitié.

On aurait pu penser de moi au premier abord que je suis une jeune femme pleine de vie, et totalement dévouée à ses proches, pourtant quand on commence à me parler ou à me connaître on sait que je ne suis pas exactement comme ça. Je suis une fille qui pourrit la vie des gens, qui déteste être gentille et charitable. J’étais un petit poison depuis ma plus tendre enfance. Pas une enfant capricieuse non, mais une enfant qui savait ce qu’elle voulait et qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Mes parents n’avaient qu’une belle version de moi, mais ma nounou subissait mes railleries, mes piques ainsi que mes crises de nerfs. Je déteste tout simplement être comme tout le monde. La seule personne avec qui je ne suis pas méchante c’est ma meilleure amie, Lane. Nous nous sommes rencontrées sur un shooting photo, et je suis rapidement tombée sous le charme (amicalement parlant bien entendu) de cette brune à fort tempérament. En quelque sorte nous étions pareilles, alors notre amitié était évidente. Pour autant je ne me privais pas de lui dire quand elle faisait des choses qui ne me plaisaient pas, et inversement. C’était d’ailleurs la seule personne qui pouvait me dire ce qu’elle voulait sans s’attirer les foudres de ma colère. A ce jour, je n’ai encore pas trouvé d’adversaire à ma taille. Je me retrouve toujours face à des personnes qui ont peur de moi. J’adore ça, car je me sens en position de pouvoir, mais à vrai dire j’aimerais que l’on me confronte. J’aimerais trouver la personne avec qui je pourrais me prendre la tête jour et nuit. Bien entendu autre que Noàm et Amy….